En lisant le dernier roman de Laurent Gounelle, « Intuitio », je me suis arrêtée sur ces 2 phrases, toutes simples et pleines de vérité, mais qui m’ont amenées à une réflexion: si certains finissent par se retrouver seuls par trop d’égocentrisme et d’égoïsme, c’est que pour que certains prennent sans rien donner, il faut que d’autres donnent sans rien recevoir…
Cette problématique malheureusement pas si rare surtout chez les professionnels de l’accompagnement, est nommée en Référentiel de Naissance, le « Don-Recevoir » (d’ailleurs si tu es concerné(e), n’hésite pas à m’en faire part en commentaire).
Alors qu’en est-il de ces personnes qui en plus de donner sans compter ne savent pas demander ?
À trop donner quitte à s’oublier, c’est comme ça que j’ai été élevée…
« Donner sans rien attendre en retour ».
On la connaît tous cette petite phrase.
J’ai toujours pensé que lorsqu’on donnait beaucoup, en plus du plaisir d’offrir qui est déjà une façon de recevoir, l’Univers nous renvoyait plus encore. Certes pas toujours (et même rarement) de là où on avait donné, mais souvent d’une autre manière, via un autre chemin.
« On n’est jamais plus heureux que dans l’art de donner car donner c’est recevoir » disait l’Abbé Pierre.
J’ai toujours transmis cette idéal dans mes coachings:
« Donne le meilleur de toi-même, donne le maximum, que ce soit dans ton business ou dans ta vie perso.
Donne toujours plus que ce qu’on attend de toi et que ce que tu reçois, ainsi tu n’auras jamais de regrets».
Pourtant, aujourd’hui j’en doute ?
Ou plutôt j’en ai trouvé une autre interprétation.
Une chose est certaine, plus tu donnes, plus on te prend.
Et quand tu n’as plus rien à donner, ou qu’on n’a plus besoin de toi, on te jette comme une lingette usagée, toute sèche, inutile, et tu te retrouves seul(e)… si seul(e).
Parce que toi sur qui on a pu se reposer le temps d’aller mieux, tu sembles tellement solide que personne ne pense que tu pourrais avoir besoin, toi aussi, de temps en temps, d’un appui.
Et puis si tu as pu donner autant c’est que tu as de la ressource, alors pourquoi on s’en ferait pour toi ?
Toi sur qui on pu s’appuyer de tout le poids de ses soucis, de ses besoins, tu t’es enfoncé(e) tellement profondément, qu’on n’a plus qu’à mettre le pied sur ce qu’il reste de toi pour se propulser vers une vie plus légère, te laissant là, seul(e), embourbé(e), sans énergie.
Et puis on t’avais rien demandé !
T’étais là et ça t’a fait plaisir de le faire alors de quoi tu te plains ?
Et c’est vrai.
Ça t’a fait plaisir, tu t’es rendu(e) utile et ça a sans doute contribué à flatter insidieusement ton égo.
Ego qu’on se fait un malin plaisir à piétiner pour regonfler le sien, te reprochant même de l’avoir fait: « je n’avais pas besoin de toi, je m’en suis toujours sorti(e) alors ça aurait été pareil, donc maintenant occupe-toi de toi… (sans moi bien entendu !)».
Tu te retrouves donc seul(e), à devoir repartir à zéro une fois de plus, sans énergie, sans la confiance en toi qui t’animais parce que pendant que tu t’occupais des autres tu as laissé aller le reste de ta vie.
On dit pourtant que chaque épreuve te rend plus fort(e) ?
A chercher le bonheur toute sa vie, on le vois s’éloigner avec le poids des années.
Les épreuves et les déceptions grignotent un peu plus le feu et la confiance qu’on avait en soi et en la vie.
J’ai eu souvent ce retour, et à ce moment là, il faut savoir demander de l’aider et se faire accompagner.
C’est aussi à ça que sert le coaching.
Je suis sans aucun doute la personne qui aura fait le max d’erreurs.
En ça je suis un parfait contre-exemple, et j’ai aidé tellement de personnes à changer leur vie que j’ai au moins cette certitude d’avoir développé cette compétence ?
?La liberté a un prix, qui peut parfois être très élevé.
On parle d’ailleurs souvent du « prix de la liberté »
En réalité je pense toujours qu’il faut donner le maximum, même si souvent cela signifie ne faire qu’un passage dans la vie des gens, ouvrir une porte ou montrer un chemin ?, une voie du possible, puis reprendre sa route.
Je n’arrêterai jamais, parce que c’est ce qui m’anime.
Ça ne parlera pas à grand monde mais pour ceux qui connaissent le Référentiel de Naissance et la symbolique des arcanes, j’ai l’ermite en M4 (on va dire « mission de vie »), le Mat en M6 (ressource), et la roue de fortune en M7 (défi).
Alors comment pourrait-il en être autrement pour moi qu’être ce guide qui ouvre le chemin, qui trace sa route sans se retourner lorsqu’il le faut, et qui redémarre à chaque fois ? ?
Jusqu’au jour où je décide de prendre en main la manivelle et de stopper le cycle infernal de la roue, pour ne plus repartir de zéro mais construire de plus en plus haut.
Pour ça, j’ai compris une chose:
Il faut donner mais sans se dépouiller.
Le but d’un échange, du passage dans la vie de quelqu’un, n’est pas de donner ce que tu as et de repartir nu(e), mais de repartir chacun plus riche.
C’est ce qu’offre mon métier, et c’est en ça qu’il me passionne tant.
Ma mission est de permettre à l’autre d’effectuer une Transition.
C’est ce qui m’anime, me fait vibrer et m’enrichit.
En revanche, pour donner il faut avoir de la ressource, et le défi est de réussir à ne pas oublier de se ressourcer en même temps qu’on sert de ressource pour l’autre, sans quoi, nous nous asséchons et nous repartons vide lorsque l’autre repart plein.
C’est pour ça que j’ai tant besoin de nature et d’aventure.
Par exemple, si je donne un euro à quelqu’un, il repart avec un euro de plus, et moi avec un euro de moins, il s’est donc enrichi et je me suis appauvrie.
En revanche, si je contribue en apportant mes compétences, on repart plus riches tous les deux: l’autre de mes compétences, et moi d’une expérience de plus… qui augmente mes compétences.
C’est donc du temps bien investi.
Idem pour l’argent: investissez, contribuez à un projet, ainsi vous aiderez à sa réalisation, et vous gagnerez aussi.
En conclusion:
Ne laissez jamais les gens s’appuyer sur vous, accordez-leur seulement le temps de se reposer, et prenez soin de vous.
Les autres vous oublieront, alors ne vous oubliez pas.
Comme le dit si bien le Dalaï-lama, pratiquez l’égoïsme altruiste.